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Horace, Épodes 1 | à Mécène
mardi 3 juillet 2012, par
Tu iras sur nos liburnes, au milieu des hautesforteresses navales, ami,prêt à affronter tous les dangers de César,Mécène, au péril de ta vie.Mais moi, pour qui la vie n’a de charme que toivivant, sinon insupportable ?Tu me dis de poursuivre dans mon loisir. Leferai-je ? Il n’est doux qu’avec toi,ou prendrai-je ma part de l’épreuve comme ilconvient aux hommes sans faiblesse ?Je la prendrai, et à travers les cols des Alpes,le Caucase inhospitalier,ou jusqu’au dernier golfe du bord de l’Occident,je te suivrai, courage au cœur.Tu demandes en quoi aide ma peine à la tienne,moi si paisible et peu solide.À tes côtés je serai moins dans cette peurqui s’épanouit dans l’absence,comme un oiseau veillant sa couvée dépluméecraint une approche des serpentsbien plus quand il les laisse seuls, mais qu’il soit làn’aiderait pas plus, face à eux.De bon cœur je la ferai et toutes les guerres,dans le seul espoir de te plaire,et non pour posséder plus de bœufs sous le jougpeinant à tirer la charrueou transhumer mes bêtes avant l’ardeur de l’astre,voir briller ma villa dominant TusculumTa générosité m’a enrichi assezet au-delà. Je ne veux pasde quoi enfouir sous terre, avare Chrémès, oudissiper, noceur débraillé.
Lecture avec le texte latin
Tu iras sur nos liburnes, au milieu des hautes
Ibis Liburnis inter alta nauium,
forteresses navales, ami,
amice, propugnacula,
prêt à affronter tous les dangers de César [1],
paratus omne Cæsaris periculum
Mécène, au péril de ta vie.
subire, Mæcenas, tuo.
Mais moi, pour qui la vie n’a de charme que toi
Quid nos, quibus te uita si superstite 5
vivant, sinon insupportable ?
iucunda, si contra, grauis ?
Tu me dis de poursuivre dans mon loisir. Le
Vtrumne iussi persequemur otium
ferais-je ? ce n’est doux qu’avec toi,
non dulce, ni tecum simul,
ou prendrai-je ma part de l’épreuve comme il
an hunc laborem mente laturi, decet
convient aux hommes sans faiblesse ?
qua ferre non mollis uiros ? 10
Je la prendrai, et à travers les cols des Alpes,
Feremus, et te uel per Alpium iuga,
le Caucase inhospitalier,
inhospitalem et Caucasum,
ou jusqu’au dernier golfe au bord de l’Occident,
uel Occidentis usque ad ultimum sinum
je te suivrai, courage au cœur.
forti sequemur pectore.
Tu demandes en quoi aide ma peine à la tienne,
Roges, tuum labore quid iuuem meo 15
moi si paisible et peu solide.
inbellis ac firmus parum ?
À tes côtés je serai moins dans cette peur
Comes minore sum futurus in metu
qui s’épanouit dans l’absence,
qui maior absentis habet,
comme un oiseau veillant sa couvée déplumée
ut assidens inplumibus pullis auis
craint une approche des serpents
serpentium adlapsus timet 20
bien plus quand il les laisse seuls, mais qu’il soit là
magis relictis, non, ut adsis, auxili
n’aiderait pas plus, face à eux.
latura plus præsentibus.
De bon cœur je la ferai, et toutes les guerres,
Libenter hoc et omne militabitur
dans le seul espoir de te plaire,
bellum in tuæ spem gratiæ,
et non pour posséder plus de bœufs sous le joug
non ut iuuencis illigata pluribus 25
peinant à tirer la charrue
aratra nitantur meis
ou transhumer mes bêtes avant l’ardeur de l’astre
pecusue Calabris ante sidus feruidum
de la Calabre en Lucanie,
Lucana mutet pascuis,
voir briller ma villa dominant Tusculum
neque ut superni uilla candens Tusculi
à toucher les murs circéens.
Circæa tangat mœnia. 30
Ta générosité m’a enrichi assez
Satis superque me benignitas tua
et au-delà. Je ne veux pas
ditauit. Haud parauero
de quoi enfouir sous terre, avare Chrémès, ou
quod aut auarus ut Chremes terra premam
dissiper, noceur débraillé.
distinctus aut perdam nepos.
Distiques composés d’un sénaire ïambique suivi d’un quaternaire ïambique, transposés, pour varier, en alexandrins et octosyllabes (non rimés).
[1] Octave