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Virgile, Enéide III v. 1-12 | Le départ
jeudi 19 septembre 2013, par
Après qu’il eut paru bon à Ceux d’en-haut de renverser la fortune de l’Asie
et le peuple innocent de Priam, après la chute de la glorieuse
Ilion, maintenant que la Troie Neptunienne n’est plus que fumée montant du sol,
commence la quête des lieux de notre exil, loin d’ici, et de terres vierges,
[5] car nous y sommes poussés par des signes divins, et sous les murs
d’Antandros, juste au pied des montagnes de l’Ida phrygien, nous armons une flotte,
sans savoir où le destin nous porte, le lieu qui nous est accordé,
et nous rassemblons les hommes. À peine l’été venait-il de commencer,
mon père Anchise ayant donné l’ordre de confier nos voiles au destin,
[10] que j’abandonne en pleurant les rivages de ma patrie, les ports
et les plaines où Troie fut un jour, je prends le chemin de l’exil vers le large
avec mes compagnons et mon fils, nos Pénates et nos grands dieux.
Lecture avec le texte latin
Après qu’il eut paru bon à Ceux d’en-haut de renverser la fortune de l’Asie
Postquam res Asiae Priamique euertere gentem
et le peuple innocent de Priam, après la chute de la glorieuse
immeritam uisum Superis, ceciditque superbum
Ilion, maintenant que la Troie Neptunienne n’est plus que fumée montant du sol,
Ilium, et omnis humo fumat Neptunia Troia,
commence la quête des lieux de notre exil, loin d’ici, et de terres vierges,
diuersa exsilia et desertas quaerere terras
[5] car nous y sommes poussés par des signes divins, et sous les murs
5 auguriis agimur diuom, classemque sub ipsa
d’Antandros, juste au pied des montagnes de l’Ida phrygien, nous armons une flotte,
Antandro et Phrygiae molimur montibus Idae,
sans savoir où le destin nous porte, le lieu qui nous est accordé,
incerti, quo fata ferant, ubi sistere detur,
et nous rassemblons les hommes. À peine l’été venait-il de commencer,
contrahimusque uiros. Vix prima inceperat aestas,
mon père Anchise ayant donné l’ordre de confier nos voiles au destin,
et pater Anchises dare fatis uela iubebat ;
[10] que j’abandonne en pleurant les rivages de ma patrie, les ports
10 litora cum patriae lacrimans portusque relinquo
et les plaines où Troie fut un jour, je prends le chemin de l’exil vers le large
et campos, ubi Troia fuit : feror exsul in altum
avec mes compagnons et mon fils, nos Pénates et nos grands dieux.
cum sociis natoque Penatibus et magnis dis.