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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Virgile, Énéide V, 201-226 | Aléas

lundi 15 août 2022, par Danielle Carlès

Un accident vint à point leur apporter l’honneur désiré,

car, furieux, tandis qu’il pousse la proue plus proche des rochers

pour prendre l’intérieur, Sergeste, s’engageant dans un passage délicat,

par malheur se ficha sur des écueils émergés.

Le choc ébranla le récif et sur le rocher pointu les rames205

rencontrant de la résistance craquèrent. La proue tapa, puis resta suspendue.

Les marins se lèvent d’un bloc et stoppent tout à grands cris,

des gaffes à croc ferré, des perches à bout aigu

ils vont prendre et ramassent dans l’abîme les rames brisées.

Mnesthée, lui, rempli de joie, avec une énergie accrue par le succès,210

grâce au train soutenu des rames et grâce aux vents appelés en aide

gagne la mer libre et file sur les eaux qui s’ouvrent devant lui.

Comme une colombe brusquement délogée d’une grotte,

car sa demeure, son doux nid est dans le trou secret d’une roche,

s’envole vers la campagne et fait entendre, effrayée, un grand battement d’ailes215

sous son abri, puis s’étant coulée dans l’air tranquille,

effleure la route limpide et cesse de mouvoir ses ailes rapides,

ainsi Mnesthée, ainsi la Pristis dans son échappée fend les dernières

eaux, ainsi vole-t-elle, emportée par son propre élan.

D’abord il laisse derrière lui, à la lutte sur le dos du rocher,220

Sergeste dans les bas-fonds, qui appelle en vain

à l’aide et s’essaie à courir avec des rames brisées.

Puis c’est Gyas, c’est la Chimère elle-même et son énorme masse

qu’il rejoint. Celle-ci cède la place, dépouillée qu’elle est de son pilote.

Il ne reste plus à la fin que le seul Cloanthe225

qu’il rattrape et talonne en y mettant toutes ses forces.

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