Accueil > Traductions > Latin > Virgile > Enéide > Enéide Livre I > Virgile, Énéide I v. 369-385 | Je suis le pieux Énée

Virgile, Énéide I v. 369-385 | Je suis le pieux Énée

samedi 19 janvier 2013, par Danielle Carlès

Mais vous maintenant, qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? De quels rivages ?

[370] Et où allez-vous ? » À ces questions le héros répond

D’une voix mêlée de soupirs, faisant venir les mots du fond de son cœur :

« Ô déesse, si je devais tout reprendre depuis le début jusqu’à la fin

Et que tu sois libre de ton temps pour écouter le récit de nos épreuves,

Vesper aurait fermé avant les portes de l’Olympe, mettant un terme au jour.

[375] Nous sommes de l’antique Troie, si toutefois le nom de Troie

Est venu à vos oreilles. Nous étions sur la mer, charriés d’un côté et de l’autre,

Quand le hasard de la tempête nous a poussés aux bords de la Libye.

Je suis le pieux Énée. J’ai soustrait à l’ennemi mes Pénates

Et nous les transportons, moi et ma flotte. Ma renommée s’étend au-delà du ciel éthéré.

[380] Je cherche l’Italie, ma patrie, et ma famille descend du suprême Jupiter.

J’ai embarqué sur la mer de Phrygie avec deux fois dix navires,

Ma mère déesse me montrait la voie, je suivais les ordres du destin.

Il en reste sept à peine, rescapés des flots et de l’Eurus.

Et moi, inconnu, démuni de tout, je parcours les régions sauvages de Libye,

[385] Repoussé de l’Europe et de l’Asie. »


Lecture avec le texte latin

Mais vous maintenant, qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? De quels rivages ?

Sed uos qui tandem, quibus aut uenistis ab oris,

[370] Et où allez-vous ? » À ces questions le héros répond

370 quoue tenetis iter ? ’Quaerenti talibus ille

D’une voix mêlée de soupirs, faisant venir les mots du fond de son cœur :

suspirans, imoque trahens a pectore uocem :

« Ô déesse, si je devais tout reprendre depuis le début

’O dea, si prima repetens ab origine pergam,

Et que tu sois libre de ton temps pour écouter le récit de nos épreuves,

et uacet annalis nostrorum audire laborum,

Vesper aurait fermé avant les portes de l’Olympe, mettant un terme au jour.

ante diem clauso componat Vesper Olympo.

[375] Nous sommes de l’antique Troie, si toutefois le nom de Troie

375 Nos Troia antiqua, si uestras forte per auris

Est venu à vos oreilles. Nous étions sur la mer, charriés d’un côté et de l’autre,

Troiae nomen iit, diuersa per aequora uectos

Quand le hasard de la tempête nous a poussés aux bords de la Libye.

forte sua Libycis tempestas adpulit oris.

Je suis le pieux Énée. J’ai soustrait à l’ennemi mes Pénates

Sum pius Aeneas, raptos qui ex hoste Penates

Et nous les transportons, moi et ma flotte. Ma renommée s’étend au-delà du ciel éthéré.

classe ueho mecum, fama super aethera notus.

[380] Je cherche l’Italie, ma patrie, et ma famille descend du suprême Jupiter.

380 Italiam quaero patriam et genus ab Ioue summo.

J’ai embarqué sur la mer de Phrygie avec deux fois dix navires,

Bis denis Phrygium conscendi nauibus aequor,

Ma mère déesse me montrait la voie, je suivais les ordres du destin.

matre dea monstrante uiam, data fata secutus ;

Il en reste sept à peine, rescapés des flots et de l’Eurus.

uix septem conuolsae undis Euroque supersunt.

Et moi, inconnu, démuni de tout, je parcours les régions sauvages de Libye,

Ipse ignotus, egens, Libyae deserta peragro,

[385] Repoussé de l’Europe et de l’Asie. »

385 Europa atque Asia pulsus.’ (Nec plura querentem)

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.