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Virgile, Énéide I v. 238-253 | Est-ce l’honneur rendu à la pitié ?

jeudi 10 janvier 2013, par Danielle Carlès

Moi, cela me consolait de la chute de Troie, de sa sinistre ruine,

Car je voyais l’hostilité du destin compensée par le destin.

[240] Mais en réalité le même sort poursuit les héros, poussés dans d’innombrables

Malheurs. Quelle fin assignes-tu, grand roi, à leurs épreuves ?

Anténor a pu, après s’être échappé de la mêlée des Achéens,

Pénétrer dans les golfes Illyriens et s’enfoncer, en toute sûreté,

Au cœur du royaume liburne, et passer la source du Timave

[245] D’où par les neuf bouches de la montagne, dans un immense grondement,

Il va à la mer, y soulève des gerbes et couvre la campagne du fracas de son débordement.

C’est là pourtant le lieu qu’il a fixé pour sa ville de Padoue et comme demeure

Pour ses Troyens. Il a donné son nom à un peuple et accroché les armes

De Troie. Il est à sa place et maintenant il se repose, jouissant du calme de la paix.

[250] Mais nous, tes propres enfants, à qui tu accordes d’entrer dans la citadelle du ciel,

Honte ! nos vaisseaux sont perdus et à cause de la colère d’une seule

Nous voilà abandonnés et rejetés loin des terres d’Italie.

Est-ce l’honneur rendu à la piété ? Est-ce ainsi que tu rétablis notre sceptre ? »


Lecture avec le texte latin

Moi, cela me consolait de la chute de Troie, de sa sinistre ruine,

Hoc equidem occasum Troiae tristisque ruinas

Car je voyais l’hostilité du destin compensée par le destin.

solabar, fatis contraria fata rependens ;

[240] Mais en réalité le même sort poursuit les héros, poussés dans d’innombrables

240 nunc eadem fortuna uiros tot casibus actos

Malheurs. Quelle fin assignes-tu, grand roi, à leurs épreuves ?

insequitur. Quem das finem, rex magne, laborum ?

Anténor a pu, après s’être échappé de la mêlée des Achéens,

Antenor potuit, mediis elapsus Achiuis,

Pénétrer dans les golfes Illyriens et s’enfoncer, en toute sûreté,

Illyricos penetrare sinus, atque intima tutus

Au cœur du royaume Liburne, et passer la source du Timave

regna Liburnorum, et fontem superare Timaui,

[245] D’où par les neuf bouches de la montagne, dans un immense grondement,

245 unde per ora nouem uasto cum murmure montis

Il va à la mer en y soulevant des gerbes et couvre la campagne du fracas de son débordement.

it mare proruptum et pelago premit arua sonanti.

C’est là pourtant le lieu qu’il a fixé pour sa ville de Padoue et comme demeure

Hic tamen ille urbem Pataui sedesque locauit

Pour ses Troyens. Il a donné son nom à un peuple et accroché les armes

Teucrorum, et genti nomen dedit, armaque fixit

De Troie. Il est à sa place et maintenant il se repose, jouissant du calme de la paix.

Troia ; nunc placida compostus pace quiescit :

[250] Mais nous, tes propres enfants, à qui tu accordes d’entrer dans la citadelle du ciel,

250 nos, tua progenies, caeli quibus adnuis arcem,

Honte ! nos vaisseaux sont perdus et à cause de la colère d’une seule

nauibus infandum ! amissis, unius ob iram

Nous voilà abandonnés et rejetés loin des terres d’Italie.

prodimur atque Italis longe disiungimur oris.

Est-ce l’honneur rendu la piété ? Est-ce ainsi que tu rétablis notre sceptre ? »

Hic pietatis honos ? Sic nos in sceptra reponis ?’

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