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Horace, Odes I 25 | Vengeance

samedi 26 mai 2012, par Danielle Carlès

Ils se font plus rares les jeunes gens effrontés
qui venaient à ta fenêtre fermée l’ébranler à force de projectiles,
ils ne volent plus ton sommeil, et ta porte se prend
à aimer le seuil,

complaisante autrefois à tourner retourner sur ses
gonds. Ce refrain, tu l’entends de moins en moins :
« Tout à toi je me meurs de longues nuits durant, et,
Lydia, tu dors ? »

Ton tour viendra, vieille femme et méprisée des galants,
tu pleureras dans la solitude d’une ruelle, fétu
au vent de Thrace redoublant sa bacchanale
à la lune nouvelle.

Alors la brûlure de l’amour et du désir
qui affole les juments en rut
de rage exaspèrera ton foie ulcéré,
et tu gémiras

car la belle jeunesse s’enchante
du lierre toujours vert et du myrte en boutons
mais elle voue à l’Eurus, compagnon de l’orage,
les feuilles desséchées.

Lecture avec le texte latin

Il se font plus rares les jeunes gens effrontés
qui venaient à ta fenêtre fermée l’ébranler à force de projectiles,
ils ne volent plus ton sommeil, et ta porte se prend
à aimer le seuil,

Parcius iunctas quatiunt fenestras
iactibus crebris iuuenes proterui
nec tibi somnos adimunt amatque
ianua limen,

complaisante autrefois à tourner retourner sur ses
gonds. Ce refrain, tu l’entends de moins en moins :
« Tout à toi je me meurs de longues nuits durant, et,
Lydia, tu dors ? »

quæ prius multum facilis mouebat 5
cardines. Audis minus et minus iam :
"Me tuo longas pereunte noctes,
Lydia, dormis ?"

Ton tour viendra, vieille femme et méprisée des galants,
tu pleureras dans la solitude d’une ruelle, fétu
au vent de Thrace redoublant sa bacchanale
à la lune nouvelle.

Inuicem mœchos anus arrogantis
flebis in solo leuis angiportu 10
Thracio bacchante magis sub inter
lunia uento

Alors la brûlure de l’amour et du désir
qui affole les juments en rut
de rage exaspèrera ton foie ulcéré,
et tu gémiras

cum tibi flagrans amor et libido
quæ solet matres furiare equorum
sæuiet circa iecur ulcerosum 15
non sine questu

car la belle jeunesse s’enchante
du lierre toujours vert et du myrte en boutons
mais elle voue à l’Eurus [1], compagnon de l’orage,
les feuilles desséchées.

læta quod pubes hedera uirenti
gaudeat pulla magis atque myrto
arida frontes hiemis sodali
dedicet Euro. 20


Strophes sapphiques :

trois sapphiques de onze syllabes et un adonique.


Où Horace se montre nettement plus méchant que ne le sera Ronsard "Quand vous serez bien vieille ...".


[1J’adopte la leçon Euro et non Hebro, l’Hèbre, fleuve de Thrace.

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