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Horace, Odes III 25 | Je dirai de l’inouï

samedi 4 octobre 2014, par Danielle Carlès

Où, Bacchus, m’entraînes-tu, de toi
 
plein ? Dans quels bois suis-je mené, dans quelles grottes,
 
si vite, l’esprit neuf ? Dans quels
 
antres m’entendra-t-on chanter l’incomparable César,
 
dont je médite d’inscrire la gloire éternelle
 
au nombre des étoiles et du conseil de Jupiter ?
 
Je dirai de l’inouï, du nouveau, à ce jour
 
informulé par toute autre bouche. Non autrement sur les crêtes,
 
éveillée, s’éblouit l’Éviade
 
voyant au loin l’Hèbre, et, de neige étincelante,
 
la Thrace, et, par le pied barbare
 
sillonné, le Rhodope, comme moi, hors des sentiers battus,
 
rives et bois vacant
 
il me plaît d’admirer. Ô des Naïades maître puissant
 
et des Bacchantes assez fortes
 
pour déraciner à la main les frênes élancés,
 
rien de petit ou sur un mode vulgaire,
 
rien de mortel je ne dirai ! C’est un risque délicieux,
 
ô Lénaeus, de suivre le dieu
 
qui ceint ses tempes du pampre vert.

Lecture avec le texte latin

Où, Bacchus, m’entraînes-tu, de toi

Quo me, Bacche, rapis tui

plein ? Dans quels bois suis-je mené, dans quelles grottes,

plenum ? Quae nemora aut quos agor in specus

si vite, l’esprit neuf ? Dans quels

uelox mente noua ? Quibus

antres m’entendra-t-on chanter l’incomparable César,

antris egregii Caesaris audiar

dont je médite d’inscrire la gloire éternelle

aeternum meditans decus5

au nombre des étoiles et du conseil de Jupiter ?

stellis inserere et consilio Iouis ?

Je dirai de l’inouï, du nouveau, à ce jour

Dicam insigne, recens, adhuc

informulé par toute autre bouche. Non autrement sur les crêtes,

indictum ore alio. Non secus in iugis

éveillée, s’éblouit l’Éviade

exsomnis stupet Euhias,

voyant au loin l’Hèbre, et, de neige étincelante,

Hebrum prospiciens et niue candidam10

la Thrace, et, par le pied barbare

Thracen ac pede barbaro

sillonné, le Rhodope, comme moi, hors des sentiers battus,

lustratam Rhodopen, ut mihi deuio

rives et bois vacant

ripas et uacuum nemus

il me plaît d’admirer. Ô des Naïades maître puissant

mirari libet. O Naiadum potens

et des Bacchantes assez fortes

Baccharumque ualentium15

pour déraciner à la main les frênes élancés,

proceras manibus uertere fraxinos,

rien de petit ou sur un mode vulgaire,

nil paruum aut humili modo,

rien de mortel je ne dirai ! C’est un risque délicieux,

nil mortale loquar. Dulce periculum est,

ô Lénaeus, de suivre le dieu

o Lenaee, sequi deum

qui ceint ses tempes du pampre vert.

cingentem uiridi tempora pampino.20

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