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Horace, Odes III 19 | À boire !

lundi 15 septembre 2014, par Danielle Carlès

Combien de générations séparent Inachus
 
et Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourir
 
tu racontes, et la descendance d’Éaque,
 
et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion.
 
Sur le prix de la jarre de Chio
 
dans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir,
 
sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heure
 
où je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot.
 
À boire, vite, pour la lune nouvelle !
 
À boire, pour la nuit qui bat son plein ! À boire, mon garçon, pour l’augure
 
Muréna ! Avec trois ou neuf
 
cyathes remplit-on les coupes, pour la bonne mesure ?
 
Parce qu’il aime les Muses impaires,
 
trois fois trois cyathes, sous le coup de l’inspiration, voudra
 
le poète. Plus de trois, elle interdit
 
d’y toucher, craignant les bagarres, la Grâce
 
toute nue donnant la main à ses sœurs.
 
Il est bon de perdre la tête… Pourquoi les flûtes bérécynthiennes
 
se retiennent-elles de souffler ?
 
Pourquoi sont suspendues, muettes, la syrinx et la lyre ?
 
Les mains trop économes, moi,
 
je les hais : partout des roses ! Qu’il entende avec envie
 
notre tapage délirant, Lycus,
 
et la voisine mal assortie à la vieillesse de Lycus.
 
Resplendissant de ton épaisse chevelure,
 
toi, semblable, Télèphe, au pur astre du soir,
 
c’est l’heure où te désire Rhodé,
 
moi à petit feu de ma Glycère me fait brûler l’amour.

Variante

Combien de générations séparent Inachus
 
et Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourir
 
tu racontes, et la descendance d’Éaque,
 
et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion.
 
Sur le prix de la jarre de Chio
 
dans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir,
 
sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heure
 
où je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot.
 
Sers, vite, la coupe de la lune nouvelle !
 
Sers, de la nuit qui bat son plein ! Sers, mon garçon, de l’augure
 
Muréna ! Avec trois ou neuf
 
cyathes remplit-on les coupes, pour la bonne mesure ?
 
Parce qu’il aime les Muses impaires,
 
trois fois trois cyathes, sous le coup de l’inspiration, voudra
 
le poète. Plus de trois, elle interdit
 
d’y toucher, craignant les bagarres, la Grâce
 
toute nue donnant la main à ses sœurs.
 
Il est bon de perdre la tête… Pourquoi les flûtes bérécynthiennes
 
se retiennent-elles de souffler ?
 
Pourquoi sont suspendues, muettes, la syrinx et la lyre ?
 
Les mains trop économes, moi,
 
je les hais : partout des roses ! Qu’il entende avec envie
 
notre tapage délirant, Lycus,
 
et la voisine mal assortie à la vieillesse de Lycus.
 
Resplendissant de ton épaisse chevelure,
 
toi, semblable, Télèphe, au pur astre du soir,
 
c’est l’heure où te désire Rhodé,
 
moi à petit feu de ma Glycère me fait brûler l’amour.

Lecture avec le texte latin

Combien de générations séparent Inachus

Quantum distet ab Inacho

et Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourir

Codrus, pro patria non timidus mori,

tu racontes, et la descendance d’Éaque,

narras, et genus Aeaci,

et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion.

et pugnata sacro bella sub Ilio.

Sur le prix de la jarre de Chio

Quo Chium pretio cadum5

dans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir,

mercemur, quis aquam temperet ignibus,

sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heure

quo praebente domum et quota

où je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot.

Paelignis caream frigoribus, taces.

À boire, vite, pour la lune nouvelle !

Da lunae propere nouae,

À boire, pour la nuit qui bat son plein ! À boire, mon garçon, pour l’augure

da noctis mediae, da, puer, auguris10

Muréna ! Avec trois ou neuf

Murenae. Tribus aut nouem

cyathes remplit-on les coupes, pour la bonne mesure ?

miscentur cyathis pocula commodis ?

Parce qu’il aime les Muses impaires,

Qui Musas amat imparis,

trois fois trois cyathes, sous le coup de l’inspiration, voudra

ternos ter cyathos attonitus petet

le poète. Plus de trois, elle interdit

uates, tris prohibet supra15

d’y toucher, craignant les bagarres, la Grâce

rixarum metuens tangere Gratia

toute nue donnant la main à ses sœurs.

nudis iuncta sororibus.

Il est bon de perdre la tête… Pourquoi les flûtes bérécynthiennes

Insanire iuuat... Cur Berecyntiae

se retiennent-elles de souffler ?

cessant flamina tibiae ?

Pourquoi sont suspendues, muettes, la syrinx et la lyre ?

Cur pendet tacita fistula cum lyra ?20

Les mains trop économes, moi,

Parcentis ego dexteras

je les hais : partout des roses ! Qu’il entende avec envie

odi : sparge rosas ; audiat inuidus

notre tapage délirant, Lycus,

dementem strepitum Lycus,

et la voisine mal assortie à la vieillesse de Lycus.

et uicina seni non habilis Lyco.

Resplendissant de ton épaisse chevelure,

Spissa te nitidum coma,25

toi, semblable, Télèphe, au pur astre du soir,

puro te similem, Telephe, Vespero

c’est l’heure où te désire Rhodé,

tempestiua petit Rhode :

moi à petit feu de ma Glycère me fait brûler l’amour.

me lentus Glycerae torret amor meae.

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