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Horace, Odes III 10 | Aux suppliants fais grâce !

jeudi 12 décembre 2013, par Danielle Carlès

Aux confins du Tanaïs tu boirais son eau, Lycé,
mariée à un sauvage, que pourtant me voir couché
devant ta porte rugueuse et jeté aux indigènes
Aquilons, tu en pleurerais.
 
Entends-tu le bruit à ta porte, le bruit dans le bois
planté entre les murs de ta belle maison ? Cela
mugit avec le vent. Et que la neige au sol se glace
sous le ciel pur de Jupiter ?
 
Cette arrogance déplaît à Vénus, dépose-la,
que la roue, tournant à l’envers, ne voie filer le câble !
Tu n’es pas Pénélope, à ses prétendants intraitable,
toi, née d’un père tyrrhénien.
 
Oh ! tant que tu voudras, et que ni cadeaux ni prières
ni la pâleur virant au violacé de ceux qui t’aiment
ni ton mari victime d’une rivale piérienne
ne te plient ! Mais aux suppliants
 
fais grâce, toi moins flexible que le rigide chêne,
toi au cœur moins sensible que n’ont les serpents mauresques !
Mon corps au seuil de ta porte et soumis à l’eau du ciel
ne résistera pas toujours.

Lecture avec le texte latin

Aux confins du Tanaïs tu boirais son eau, Lycé,
mariée à un sauvage, que pourtant me voir couché
devant ta porte rugueuse et jeté aux indigènes
Aquilons, tu en pleurerais.

[3,10,1] Extremum Tanain si biberes, Lyce,
saeuo nupta uiro, me tamen asperas
porrectum ante foris obicere incolis
plorares Aquilonibus.

Entends-tu le bruit à ta porte, le bruit dans le bois
planté entre les murs de ta belle maison ? Cela
mugit avec le vent. Et que la neige au sol se glace
sous le ciel pur de Jupiter ?

[3,10,5] Audis quo strepitu ianua, quo nemus
inter pulchra satum tecta remugiat
uentis, et positas ut glaciet niues
puro numine Iuppiter ?

Cette arrogance déplaît à Vénus, dépose-la,
que la roue, tournant à l’envers, ne voie filer le câble !
Tu n’es pas Pénélope, à ses prétendants intraitable,
toi, née d’un père tyrrhénien.

Ingratam Veneri pone superbiam,
[3,10,10] ne currente retro funis eat rota :
non te Penelopen difficilem procis
Tyrrhenus genuit parens.

Oh ! tant que tu voudras, et que ni cadeaux ni prières
ni la pâleur virant au violacé de ceux qui t’aiment
ni ton mari victime d’une rivale piérienne
ne te plient ! Mais aux suppliants

O quamuis neque te munera nec preces
nec tinctus uiola pallor amantium
[3,10,15] nec uir Pieria paelice saucius
curuat, supplicibus tuis

fais grâce, toi moins flexible que le rigide chêne,
toi au cœur moins sensible que n’ont les serpents mauresques !
Mon corps au seuil de ta porte et soumis à l’eau du ciel
ne résistera pas toujours.

parcas, nec rigida mollior aesculo
nec Mauris animum mitior anguibus :
non hoc semper erit liminis aut aquae
[3,10,20] caelestis patiens latus.

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