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Virgile, Énéide III v. 192-208 | Orages

jeudi 10 octobre 2013, par Danielle Carlès

Une fois que les navires eurent touché le large, et déjà plus une seule

terre en vue, partout le ciel et partout la mer,

voici qu’au-dessus de ma tête se forma un nuage d’encre,

[195] porteur de nuit et de mauvais temps, et l’eau frissonna sous les ténèbres.

D’un seul coup les vents roulent la mer qui se soulève par grandes

nappes. Un immense tourbillon nous disperse, nous jette dans tous les sens.

Les averses voilent le jour, une nuit liquide

dérobe le ciel. Les éclairs se multiplient dans les nuages déchirés.

[200] Chassés de notre route, sans visibilité, nous nous perdons sur les vagues.

Impossible de distinguer dans le ciel si c’est le jour ou la nuit,

de reconnaître sa route au milieu de l’eau, même pour Palinure.

Trois jours, oui, dans un brouillard aveugle nous allons au hasard

sur la mer, et un même nombre de nuits sans étoile.

[205] Au quatrième jour une terre pour la première fois semble enfin

émerger, montrer des montagnes dans le lointain et des panaches de fumée.

Les voiles sont affalées, nous nous arc-boutons sur les rames. Sans répit les nageurs

à toute force brassent l’écume, balaient la mer couleur d’encre.


Lecture avec le texte latin

Une fois que les navires eurent touché le large, et déjà plus une seule

Postquam altum tenuere rates, nec iam amplius ullae

terre en vue, partout le ciel et partout la mer,

adparent terrae, caelum undique et undique pontus,

voici qu’au-dessus de ma tête se forma un nuage d’encre,

tum mihi caeruleus supra caput adstitit imber,

[195] porteur de nuit et de mauvais temps, et l’eau frissonna sous les ténèbres.

195 noctem hiememque ferens, et inhorruit unda tenebris.

D’un seul coup les vents roulent la mer qui se soulève par grandes

Continuo uenti uoluunt mare, magnaque surgunt

nappes. Un immense tourbillon nous disperse, nous jette dans tous les sens.

aequora ; dispersi iactamur gurgite uasto ;

Les averses voilent le jour, une nuit liquide

inuoluere diem nimbi, et nox umida caelum

dérobe le ciel. Les éclairs se multiplient dans les nuages déchirés.

abstulit ; ingeminant abruptis nubibus ignes.

[200] Chassés de notre route, sans visibilité, nous nous perdons sur les vagues.

200 Excutimur cursu, et caecis erramus in undis.

Impossible de distinguer dans le ciel si c’est le jour ou la nuit,

Ipse diem noctemque negat discernere caelo,

de reconnaître sa route au milieu de l’eau, même pour Palinure.

nec meminisse uiae media Palinurus in unda.

Trois jours, oui, dans un brouillard aveugle nous allons au hasard

Tris adeo incertos caeca caligine soles

sur la mer, et un même nombre de nuits sans étoile.

erramus pelago, totidem sine sidere noctes.

[205] Au quatrième jour une terre pour la première fois semble enfin

205 Quarto terra die primum se attollere tandem

émerger, montrer des montagnes dans le lointain et des panaches de fumée.

uisa, aperire procul montis, ac uoluere fumum.

Les voiles sont affalées, nous nous arc-boutons sur les rames. Sans répit les nageurs

Vela cadunt, remis insurgimus ; haud mora nautae

à toute force brassent l’écume, balaient la mer couleur d’encre.

adnixi torquent spumas et caerula uerrunt.

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