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Horace, Odes II 14 | à Postumus

lundi 11 mars 2013, par Danielle Carlès

Ah, elles s’enfuient, Postumus, Postumus,
elles coulent, les années, et la dévotion ne retardera pas
les rides, la vieillesse toute proche
ni la mort que l’on n’apprivoise pas,
 
non, offrirais-tu, en nombre égal aux jours qui passent,
mon ami, trois cents taureaux pour apaiser l’insensible
Pluton, qui retient les trois corps géants
de Géryon et Tityos dans le cercle de l’eau
 
funèbre, cette eau que tout le monde, oh oui,
nous tous qui vivons des cadeaux de la terre,
nous devrons traverser, rois
ou pauvres paysans qu’importe.
 
En vain nous resterons loin de Mars et du sang,
loin de la rauque Adriatique aux flots déchiquetés,
en vain tout l’automne nous redouterons
l’Auster malsain qui exténue les corps,
 
il nous faudra aller voir le fleuve au cours languissant,
les méandres du noir Cocyte, l’indigne descendance
de Danaüs et, condamné
à sa tâche infinie, Sisyphe l’Éolide.
 
Tu devras laisser ta terre, ta maison et ton épouse
chérie et de ces arbres que tu cultives,
si ce n’est le cyprès maudit,
aucun ne te suivra, maître pour si peu de temps.
 
Ton héritier méritera mieux d’engloutir ton Cécube,
bien gardé par cent verrous, et de tacher
ton sol de mosaïques avec ce vin magnifique
plus puissant que celui d’un repas de pontifes.

Lecture avec le texte latin

Ah, elles s’enfuient, Postumus, Postumus,

[2,14,1] Eheu fugaces, Postume, Postume,

elles coulent, les années, et la dévotion ne retardera pas

labuntur anni nec pietas moram

les rides, la vieillesse toute proche

rugis et instanti senectae

ni la mort que l’on n’apprivoise pas,

adferet indomitaeque morti,

non, offrirais-tu, en nombre égal aux jours qui passent,

[2,14,5] non, si trecenis quotquot eunt dies,

mon ami, trois cents taureaux pour apaiser l’insensible

amice, places inlacrimabilem

Pluton, qui retient les trois corps géants

Plutona tauris, qui ter amplum

de Géryon et Tityos dans le cercle de l’eau

Geryonen Tityonque tristi

funèbre, cette eau que tout le monde, oh oui,

compescit unda, scilicet omnibus

nous tous qui vivons des cadeaux de la terre,

[2,14,10] quicumque terrae munere uescimur

nous devrons traverser, rois

enauiganda, siue reges

ou pauvres paysans qu’importe.

siue inopes erimus coloni.

En vain nous resterons loin de Mars et du sang,

Frustra cruento Marte carebimus

loin de la rauque Adriatique aux flots déchiquetés,

fractisque rauci fluctibus Hadriae,

en vain tout l’automne nous redouterons

[2,14,15] frustra per autumnos nocentem

l’Auster malsain qui exténue les corps,

corporibus metuemus Austrum :

il nous faudra aller voir le fleuve au cours languissant,

uisendus ater flumine languido

les méandres du noir Cocyte, l’indigne descendance

Cocytos errans et Danai genus

de Danaüs et, condamné

infame damnatusque longi

à sa tâche infinie, Sisyphe l’Éolide.

[2,14,20] Sisyphus Aeolides laboris.

Tu devras laisser ta terre, ta maison et ton épouse

Linquenda tellus et domus et placens

chérie et de ces arbres que tu cultives,

uxor, neque harum quas colis arborum

si ce n’est le cyprès maudit,

te praeter inuisas cupressos

aucun ne te suivra, maître pour si peu de temps.

ulla breuem dominum sequetur ;

Ton héritier méritera mieux d’engloutir ton Cécube,

[2,14,25] absumet heres Caecuba dignior

bien gardé par cent verrous, et de tacher

seruata centum clauibus et mero

ton sol de mosaïques avec ce vin magnifique

tinguet pauimentum superbo,

plus puissant que celui d’un repas de pontifes.

pontificum potiore cenis.


Strophes alcaïques.

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