Accueil > Traductions > Latin > Horace > Odes > Odes II > Horace, Odes II 8 | La belle menteuse

Horace, Odes II 8 | La belle menteuse

lundi 28 janvier 2013, par Danielle Carlès

Si une seule fois en punition d’un serment
violé, Bariné, tu étais devenue plus laide
ne fût-ce que d’une dent noircie, ne fût-ce que
d’un ongle abîmé,
 
je te croirais, mais dès que tu as promis, jurant
sur ta tête perfide, tu resplendis, plus belle
encore, et tu deviens en public l’obsession de
tous les jeunes gens.
 
Cela te réussit de tromper les cendres de
ta mère sous leur couvercle et les astres muets
de la nuit, le ciel tout entier, les dieux épargnés
par la mort glacée.
 
Cela fait rire Vénus elle-même, oui, rire
les Nymphes innocentes et le cruel Cupidon
toujours aiguisant ses flèches ardentes sur une
pierre ensanglantée.
 
Et aussi, les jouvenceaux grandissent tous pour toi,
grandissent tes nouveaux esclaves et les anciens ne
quittent pas le toit de leur maîtresse impie, malgré
beaucoup de menaces.
 
Devant toi tremblent les mères pour leurs taurillons,
les vieillards économes et tremblent les malheureuses
vierges nouvellement mariées que ton aura ne
fige leur époux.

Lecture avec le texte latin

Si une seule fois en punition d’un serment

[2,08,1] Vlla si iuris tibi peierati

violé, Bariné, tu étais devenue plus laide

poena, Barine, nocuisset umquam,

ne fût-ce que d’une dent noircie, ne fût-ce que

dente si nigro fieres uel uno

d’un ongle abîmé,

turpior ungui,

je te croirais, mais dès que tu as promis, jurant

[2,08,5] crederem ; sed tu simul obligasti

sur ta tête perfide, tu resplendis, plus belle

perfidum uotis caput, enitescis

encore, et tu deviens en public l’obsession de

pulchrior multo iuuenumque prodis

tous les jeunes gens.

publica cura.

Cela te réussit de tromper les cendres de

Expedit matris cineres opertos

ta mère sous leur couvercle et les astres muets

[2,08,10] fallere et toto taciturna noctis

de la nuit, le ciel tout entier, les dieux épargnés

signa cum caelo gelidaque diuos

par la mort glacée.

morte carentis.

Cela fait rire Vénus elle-même, oui, rire

Ridet hoc, inquam, Venus ipsa, rident

les Nymphes innocentes et le cruel Cupidon

simplices Nymphae, ferus et Cupido

toujours aiguisant ses flèches ardentes sur une

[2,08,15] semper ardentis acuens sagittas

pierre ensanglantée.

cote cruenta.

Et aussi, les jouvenceaux grandissent tous pour toi,

Adde quod pubes tibi crescit omnis,

grandissent tes nouveaux esclaves et les anciens ne

seruitus crescit noua nec priores

quittent pas le toit de leur maîtresse impie, malgré

impiae tectum dominae relinquont

beaucoup de menaces.

[2,08,20] saepe minati.

Devant toi tremblent les mères pour leurs taurillons,

Te suis matres metuunt iuuencis,

les vieillards économes et tremblent les malheureuses

te senes parci miseraeque nuper

vierges nouvellement mariées que ton aura ne

uirgines nuptae, tua ne retardet

fige leur époux.

aura maritos.


L’ode en strophes sapphiques est cette fois transposée en vers impairs : trois vers de neuf syllabes et un de cinq.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.