Accueil > Traductions > Latin > Horace > Épodes > Horace, Épodes 6 | Mordre et montrer les cornes

Horace, Épodes 6 | Mordre et montrer les cornes

dimanche 29 juillet 2012, par Danielle Carlès

Pourquoi t’en prends-tu sans raisons aux invités, chien
lâche contre les loups ?
Pourquoi ne pas tourner vers moi ces menaces creuses, si tu en es capable,
et m’attaquer moi qui suis prêt à mordre ?
Oui, comme un Molosse, comme un Laconien fauve,
force dévouée au service des bergers,
je traquerai dans la neige profonde oreille dressée
toute bête sauvage ayant pris les devants,
mais toi, tu remplis le bois de ta formidable voix,
après tu viens flairer ce qu’on te jette à manger.
Attention, attention, mon âpreté est infinie, aux méchants
je montre les cornes, toujours prêt,
tel le gendre méprisé du déloyal Lycambe
ou l’ennemi acharné de Bupalos.
Si on m’attaque d’une dent noire, croit-on
que sans me venger je me mettrai à pleurer comme un enfant ?

Lecture avec le texte latin

Pourquoi t’en prends-tu sans raison aux invités, chien

Quid inmerentis hospites uexas, canis

lâche contre les loups ?

ignauus aduersum lupos ?

Pourquoi ne pas tourner vers moi ces menaces creuses, si tu en es capable,

Quin huc inanis, si potes, uertis minas

et m’attaquer, moi qui suis prêt à mordre en retour ?

et me remorsurum petis ?

Oui, comme un Molosse, comme un Laconien fauve,

Nam qualis aut Molossus aut fuluus Lacon 5

force dévouée au service des bergers,

amica uis pastoribus,

je traquerai dans la neige profonde oreille dressée

agam per altas aure sublata niues

toute bête sauvage ayant pris les devants,

quæcumque præcedet fera,

mais toi, tu remplis le bois de ta formidable voix,

tu cum timenda uoce complesti nemus

après tu viens flairer ce qu’on te jette à manger.

proiectum odoraris cibum. 10

Attention, attention, mon âpreté est infinie, aux méchants

Caue, caue, namque in malos asperrimus

je montre les cornes, toujours prêt,

parata tollo cornua

tel le gendre méprisé du déloyal Lycambès

qualis Lycambæ spretus infido gener

ou l’ennemi acharné de Bupalos.

aut acer hostis Bupalo.

Si on m’attaque d’une dent noire, croit-on

An, siquis atro dente me petiuerit, 15

que sans me venger je me mettrai à pleurer comme un enfant [1] ?

inultus ut flebo puer ?


Distiques : sénaire et quaternaire ïambiques.


[1Les deux derniers vers établissent un lien entre cette épode et la précédente, où l’enfant attaque en paroles les sorcières qui veulent le faire mourir : Épode 5 (L’enfant et les sorcières).

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.